
Azur & Asmar - Michel Ocelo
1h39m (2006)
Ce sublime film d’animation présente le voyage merveilleux de deux frères de lait. Tout les oppose, aussi bien physiquement que socialement, les plongeant en rivalité et en opposition dès leur plus jeune âge. Ils grandissent ensemble avant d’être séparés brusquement à l’adolescence, lorsque le père d’Azur chasse Asmar et sa mère dans leur pays d’origine au Moyen-Orient. Une fois adulte, Azur part à son tour au Moyen-Orient afin de sauver la belle fée des Djins prisonnière d’une malédiction dont sa nourrice lui comptait la légende étant petit.
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C’est le début d’un fantastique voyage rempli de rencontres et de retrouvailles, parsemés d’embuches, d’énigmes, de magie et de malfaiteurs prêts à tout pour empêcher les deux frères de sauver la fée des Djins. On part d’un cadre fade, anonyme, et triste, pour rejoindre un pays du Moyen-Orient de l’autre côté de la mer, riche en couleurs, saveurs, et architectures magnifiques.
LE FOND & LA FORME





Il faut d’abord souligner la beauté du graphisme de ce film, qui est simplement phénoménale, et un vrai plaisir pour nos yeux. L’ayant regardé étant petite, c’est le premier point qui m’est venu en pensant à ce film. Le réalisateur joue sur les contrastes de couleurs, de motifs et de luminosité, en utilisant d’ailleurs une immense palette de couleurs qui donnent un caractère très riche au rendu final. En prenant de simples captures d’écran de scène du film, comme celles présentées ci-dessous, nous pourrions les considérer comme de véritables œuvres-d ’art, même étant dénuées de contexte ou d’intrigue. ​​​​​​​
Si la forme est extraordinaire, le fond est tout aussi intéressant. C’est en (re)regardant ce film une fois plus âgée que j’ai vraiment pu comprendre ses sens plus profonds. Il y a d’abord le thème de la tolérance que l’on retrouve à travers la confrontation de diverses cultures (européenne et du Moyen-Orient). Si le film critique l’ignorance, qui reste assez naïve, elle condamne surtout la méchanceté et l’intolérance (pourrions-nous même évoquer le terme d’ethnocentrisme ?). On assiste ensuite à la prise de maturité des deux personnages principaux. Au départ de leur voyage, ils partaient remplis de préjugés sur l’autre, égoïstes, rivaux et prêts à tout pour être le seul prince qui sauvera la fée des Djins. Cependant, au cours des péripétie, une belle fraternité pend le dessus, dépassant les différences entre les deux frères.